« Le roi est soumis à Dieu » dit Bossuet dans Sermon sur la charité fraternelle, Carême de 1662. On peut voir cette phrase comme une démonstration de la soumission du Roi à Dieu, le Roi est le représentant de Dieu, et ne peut donc subsister sans lui. Cela pointe donc le lien de causalité qui existe entre royauté et religion, puisqu'on définit cette dernière comme un ensemble de rites, croyances, composé de règles (éthiques ou pratiques), de récits, de symboles ou de dogmes adoptés comme conviction par une société, un groupe ou une personne. Le Roi est donc le représentant d'une croyance adoptée par le peuple qu'il gouverne. D'autre part, le terme « royal » signifie ce qui appartient, ou a rapport au roi, on peut donc voir dans l'expression « religion royale », la religion du Roi d'une part, ou la religion par le Roi d'autre part. Dans la première hypothèse le Roi a le rôle de croyant, et se trouve au même rang que chacun des chrétiens qui l'entoure, tandis que dans la seconde hypothèse, il a le rôle de représentant de Dieu sur terre, c'est à dire de chef des croyants. C'est ici que ce fait la nuance : Le religion royale pourrait être vue avant tout comme la religion des dirigeants, celle qui assoit leur pouvoir et leur donne légitimité, par la grâce de Dieu.
En France, le rapport entre la religion et la royauté est très ancien. Dès 751, Pépin Le Bref se fait sacrer à Soissons par une assemblée d'évêques, principalement pour assurer sa légitimité grâce à l'église. En 754, il est sacré une deuxième fois à Saint-Denis par le pape Étienne II qui donne aussi l'onction à ses deux fils, et bénit son épouse Bertrade de Laon : C'est le début d'une tradition qui durera jusqu'en 1825 avec Charles X et qui sera le signe de l'alliance en l'église et la royauté. Néanmoins, la religion ne sera pas toujours un symbole de légitimité, et sa place variera donc selon les diverses périodes de l'histoire. On peut par conséquent se demander quels rapports entretiennent la religion et