La société-cour-
La notion de société désigne en premier lieu tout groupement d’individus, dépendant les uns des autres et agissant selon des schèmes communs. En ce sens, il est possible de parler de sociétés animales. Pourtant, le plus souvent, le terme de société désigne exclusivement les groupements humains caractérisés par leur dynamisme, leur capacité à changer, à évoluer, à se donner de nouvelles formes et de nouvelles règles, à se doter d’institutions, etc. Lorsque l’on traite de la société, il semble difficile de ne pas faire intervenir la notion d’individu. Les différentes formes de société semblent pouvoir être caractérisées par le rôle qu’y joue l’individu, par la reconnaissance dont il jouit en tant qu’être singulier, par la considération de ses intérêts particuliers, etc. Ce qui est en question, c’est donc la relation de la partie au tout de la société. On aurait ainsi, d’un côté, des sociétés individualistes reposant sur l’utilité, le bénéfice que retire chaque individu de sa participation à la vie en commun, et de l’autre côté, des sociétés qu’on pourra dire « communautaristes » (à condition de délester ce terme de toutes ses connotations péjoratives), dans lesquels le lien social est premier, précède la définition de ceux qui sont « liés », autrement dit dans lesquels la visée de l’intérêt individuel est subordonnée à celle du bien commun. Si l’on se place à présent du point de vue des théories de la société, on constatera une division analogue. En effet, lorsqu’on se pose la question de savoir ce qu’est une société, quelles en sont les conditions d’existence et les formes possibles, on peut débuter par la considération de ses constituants ultimes, les individus séparés, pour ensuite examiner la manière dont leur association fait naître la société. Mais on peut aussi considérer cette même société comme un tout dont la réduction à ses éléments ferait perdre ce qui la constitue en propre, un tout