la tv dans les années 2000
La fin des années 80 marque également la fin de la prédominance du réseau hertzien, avec l’apparition des premières chaînes privées diffusées par réseau câblé ou satellite (Canal J, Voyage, TV Sport, Paris Première, Jimmy, etc.) conjointement à l’émergence des câblo-opérateurs et autres fournisseurs de bouquets de programmes (Canal Satellite, TPS, Numéricable ou Free en France) qui ont contribué à fragmenter l’offre de contenus et à la segmenter. Elle marque ce qu’on peut considèrer être l’origine du déclin de la télévision en tant que média de référence, pour les mêmes raisons qui ont poussé la télévision à supplanter la presse après la guerre. L’éclatement de l’offre conduit mécaniquement à une dilution de l’audience et voit disparaître les grands rendez-vous qui étaient hier partagés par tous. Le 20h00 de TF1, les émissions pour enfants du mercredi après-midi, les jeux télévisés de début de soirée ou le Tournoi des 5 Nations (avant que l’Italie ne rejoigne le cercle fermé des équipes autorisées à s’affronter) marquaient autrefois des rendez-vous partagés par tous et étaient garants d’une culture commune. Si elle est une caution démocratique, la diversité dans les programmes n’en est pas moins source de fragilisation des acteurs économiques référents qu’étaient autrefois les chaînes de télévision. Autant d’indices qui contribuent à confirmer la fin de la télévision en tant que lien social de masse et à renforcer une crise générationnelle liée à ce média.
Pour une décennie (1995-2005), le paysage audiovisuel français va se stabiliser autour de six canaux hertziens, dont trois publics et trois privés. La faiblesse persistante du câble et du satellite (4% de l’audience totale en 1997) fait du PAF un espace concentré et relativement fermé, où la force de chaque acteur repose avant tout sur une chaîne principale (trois pour France Télévisions, qui regroupe à partir de 2000 France 2, France 3 et France 5, prenant ainsi à rebours