LAMOUR
Retour aux sources
Le 14 Juillet 1993, alors que le peuple français fêtait le jour de sa libération, ma mère était sur le point d'accomplir un travail ayant mijoté lentement, et ce pendant 9 mois, à l'intérieur de son ventre. C'est à dire... moi. Je vis donc le jour lors d'une douce soirée d'été, un feu d'artifice sonnant mon arrivée parmi ce monde nouveau. Si je devais conter les aventures de ma petite enfance, je n'en serais guère capable. Ma mémoire a probablement jugé superflus les souvenirs de ma première ingurgitation de soupe de carotte et de l'auguste jour où mes pieds ont réclamé leur indépendance, défiant avec arrogance les lois de la gravité, petit édifice chancelant se lançant à la conquête du monde. Non, je ne rapporte que ce que mes parents m'ont raconté. En vérité, le souvenir, l'image qui apparaît lorsque l'on évoque en moi le mot enfance, c'est le monde utopique et bucolique que je m’étais créé. Il faut savoir que l'âge d'or de tout individu se trouve dans la période de ses 7 ans. Vers 10 ans le corps et l'esprit changent brusquement et la puberté a tendance à donner des pensées mélodramatiques aux personnes sujettes à ce fléau. Alors que l'enfance, c'est tellement plus beau ! L'insouciance règne en maître sur ce pays de cocagne qu'est la jeunesse. Mon enfance se déroule dans un jardin, un petit endroit masqué de verdures. J'y concoctais des brouets étranges et peu ragoûtants comportant des fleurs, de l'herbe et de la boue. Mon enfance est peuplée de personnages oniriques, de fées et de sorcières, auxquels j'offrais mes recettes immondes; qui, à l'époque, m'apparaissaient comme les plus fins des mets gastronomiques. Toujours en osmose avec mère nature, ma grande passion enfantine était l'eau. Mon grand-père était pêcheur et m'a toujours