Le chercheur et le quotidien
Auteur : Alfred Schutz
Editions : Meridiens Klincksieck ; Paris, 1987
• L’attitude naturelle de la vie quotidienne et son motif pragmatique
L’expression ‘monde de la vie quotidienne’ renvoie au monde qui nous préexiste, au monde déjà là, déjà constitué. C’est le monde qui nous est donné lorsque nous venons au monde, comme l’explique Alfred Schutz : « Il est maintenant donné à notre expérience et à notre interprétation »[1] . Les interprétations que nous donnons du monde s’appuient sur notre expérience de ce dernier, ces expériences constituent un cadre de référence. Elles sont autant de connaissances disponibles pour l’interprétation. Ainsi : « Le monde de la vie quotidienne est la scène et l’objet de nos actions et interactions »[2] . Nous y sommes dans un rapport pragmatique.
• Les manifestations de la vie spontanée de l’homme dans le monde extérieur et certaines de ses formes
Ce qui intéresse notre auteur, c’est « la signification subjective que l’homme attribue à certaines expériences de sa vie spontanée »[3] . Cette signification s’élabore au travers de la biographie du sujet, en fonction du cadre de référence constitué au travers de ses expériences. Dans notre vie spontanée, il existe des expériences qui ne sont pas subjectivement significatives. A titre d’exemple, Schutz cite les réflexes physiologiques. Ces expériences ne laissent pas de traces dans notre mémoire, Schutz les nomme ‘expériences essentiellement actuelles’. Les expériences significatives sont appelées ‘conduites’.
La ‘conduite’ peut être explicite, mais elle peut également être implicite. Les ‘conduites explicites’ seront nommées ‘simple faire’, les ‘conduites implicites’ ‘simple penser’. L’action est une conduite intentionnée soit explicite, soit implicite. Elle est conçue à l’avance, objet d’un projet. Si ce projet