Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses
Quand on cherche à comprendre « le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses », citation de Marcel Proust, on peut percevoir les mots de façons différentes. Le désir c’est ce que l’on recherche et que l’on pense être source de satisfaction. Le désir est différent du besoin car s’il n’est pas satisfait cela n’est pas mortel pour l’être humain. Quant à l’idée de possession, elle inclue nécessairement la notion d’obtention d’un bien et de ce fait un certain pouvoir sur la « chose » détenue. Le désir inclut la possession car en désirant on souhaite posséder. Mais alors, le désir épanouit-il l’Homme ou le mène-t-il à la frustration par la possession? Le désir peut satisfaire l’Homme mais dans une certaine mesure il peut aussi frustrer par la possession ; pour pallier à cela il faudrait en fait éduquer et apprendre à faire face aux désirs.
Le désir peut satisfaire s’il prend une forme imaginaire, c’est-à-dire si l’on cherche à fantasmer un désir impossible à réaliser. Prenons par exemple le cas d’un homme pauvre qui veut posséder une voiture de luxe. Pour une personne sans moyen financier, il paraît fort peu probable d’obtenir une telle voiture et cette impossibilité peut rendre malheureux. Cependant, si le même homme, plutôt que de vouloir assouvir son désir, réalise l’absurdité de celui-ci, étant donné sa situation, et accepte que cette envie qu’il a ne peut que rester imaginaire, similaire à un fantasme, dans ce cas le désir qu’il éprouve peut le satisfaire, pouvant représenter une sorte de refuge imaginaire le sortant de la monotonie d’une vie qu’il ne désire pas. Autre argument favorable à cette thèse : Epicure développait qu’il fallait avoir La sagesse de bien désirer. En effet, pour lui, il existe des désirs superflus, vains, qui ne méritent pas que l’on s’y attarde. Il existe cependant d’autres désirs dit « nécessaires