Le facteur militaire comme condition de la puissance
Le facteur militaire a constitué l’élément décisif de la puissance des États de l’aube de l’Humanité au XVIIIème siècle où il est déclassé par le critère économique. Il demeure pourtant un argument essentiel de la puissance et pourrait inspirer les tentatives de renouvellement des conditions du leadership international.
La mondialisation conduit à l’émergence des logiques contradictoires du multilatéralisme et de la multipolarité. Les difficultés à imposer une « société internationale » d’inspiration multilatérale, dont le système onusien est l’incarnation, semblent marquer la prééminence de la logique multipolaire que représentent l’« ordre international » et la multiplication des pôles de puissances. Les rivalités de ceux-ci s’illustrent particulièrement dans les incapacités des nouveaux directoires (G8, G20, etc…) à gérer les affaires de la planète. Parallèlement, le développement des nouvelles technologies d’information et de communication échoue à réaliser le rêve saint-simonien d’une pacification des mœurs alors que les nouveaux moyens de communication sont l’enjeu d’âpres concurrences. La mondialisation ne signifie donc pas la pacification du monde et le « village planétaire » demeurera organisé par et autour de rivalités renouvelées entre les acteurs de la scène internationale. Dans ce contexte, mêlant constance de la compétition mondiale et bouleversements liés à la globalisation quelle place occupe le facteur militaire comme condition de la puissance ? S’il n’en est plus l’argument décisif, le fait militaire renouvelle son apport à l’équation de la puissance globale. En effet, si la puissance militaire est issue d’une combinaison constante à travers l’Histoire, elle s’est trouvée marginalisée comme condition de la puissance des États. Pourtant elle pourrait inspirer aujourd’hui les tentatives de renouvellement des conditions du leadership