Le langage
A partir d'expériences concrètes ( incompréhensions, malentendus, termes impropres à exprimer une idée,...), il faudra s'interroger sur les relations entre pensée et langage en déployant les différents sens du terme « trahir » : s'agit-il de manquer à quelque chose que l'on devrait observer ( trahir un secret ) ? de tromper ( trahir quelqu'un intentionnellement), ou de révéler ce qui est caché ( comme un sourire trahit une satisfaction intérieure)
La pensée comme travail de conception et d'intellection claire et distincte bute souvent sur la langage incapable de la retranscrire ( le langage me trompe) (I)
Un effort d'attention et de recherche de la vérité suffirait alors à produire un discours équivalent à une pensée (II)
Mais il appartient à la nature de la pensée de ne pas exister sans langage, le langage révèle alors la pensée( III)
1- Le langage, obstacle à l'expression correcte de la pensée :
A. Le langage trahit la pensée en manquant à son devoir de transcription fidèle des idées
a) expérience familière de malentendus :
Rappeler le double sens de malentendu : mal exprimé et mal compris.
Les mots manquent pour exprimer une pensée pourtant claire à mon esprit.
b) le langage comme masque de la pensée : cf .Descartes pour qui la cause d'erreurs vient de ce que « les hommes donnent leur attention aux paroles plutôt qu'aux choses et leur consentement à des termes qu'ils n'entendent point » (Principes de la philosophie, §74)
c) distinction présumée entre activité conceptuelle et transmission langagière :
Cf. le projet de Leibniz de langage universel où les signes ne renverraient qu'à des formes conçues par l'entendement : mal parler, ce n'est pas utiliser des mots de travers mais ne « point y attacher d'idées claires » ( Nouveaux essais sur l'entendement