Le moi est il une fiction
Lorsqu’on cherche à se définir, on cherche un caractère unique et simple et pourtant on butte sur la diversité des aspects de notre existence.
C’est en ce sens que certain philosophe tel que Hume ont pu écrire dans son Traité de la nature humaine que :
« L’esprit est une sorte de théâtre, où des perceptions diverses font successivement leur entrée, passent, repassent, s’esquivent et se mêlent en une variété infinie de positions et de situations. Il n’y a pas en lui à proprement parler de simplicité à un moment donné, ni d’identité à différents moments, quelque tendance naturelle que nous puissions avoir à imaginer cette simplicité et cette identité. »
En comparant l’esprit à un théâtre, voire à la scène où des personnages divers passent, Hume se propose facilement de nier la notion d’identité et de simplicité du moi. En effet, sur la scène, les perceptions diverses entrent et sortent sans qu’il y ait un quelconque lien entre elles. Dès lors, Hume nie que l’esprit ait une simplicité et une identité. Il ne nie pas que nous nous l’imaginions, mais elle n’est en quelque sorte qu’une fiction comme l’est la scène. Bref, simplicité et identité du moi ne sont qu’une idée fausse que nous nous faisons de nous-mêmes.
Or nier non seulement la simplicité du moi, mais surtout son identité revient à se nier soi-même. Car, comment puis-je sans contradiction dire que je ne suis pas un, ce qui reviendrait à dire que je suis plusieurs ? Comment dire que mon identité n’est pas celle d’un être simple car ce serait dire que je serais composé d’êtres simples ? Lequel l’affirme ? Qui fabrique la fiction ?
On peut donc se demander s’il est possible de nier l’identité et la simplicité du moi, c’est-à-dire les tenir pour les épisodes d’une simple fiction.
On verra d’abord en quoi le moi doit être identique et simple pour qu’une diversité de perceptions peut lui être attribuée, puis en quoi cette simplicité et cette identité peut se penser