Le roman d'apprentissage
Le roman d’apprentissage (ou roman de formation) apparaît sous l’appellation de Bildungsroman à la fin du XVIIIème, en Allemagne. Il sera nommé roman d’apprentissage pour faire référence à Goethe (poète, romancier, dramaturge, théoricien de l’art et homme d’état allemand du XVIIème.) Il est utilisé pour désigner tantôt l’œuvre de Goethe en 1796 Les Années d’Apprentissages de Wilhelm Meister, tantôt l’ensemble de la littérature romanesque, mais s’oppose cependant à la première fonction de ce genre. Ce terme est resté dans la confusion jusqu’au siècle dernier lorsque Wilhelm Dilthey (psychologue, sociologue, historien et philosophe allemand du XXème) la reprend pour évoquer les œuvres qui racontent l’entrée dans la vie d’un jeune héros.
Même si le roman de formation consiste à raconter la vie d’un jeune héros, qui évolue tout au long de l’histoire, il est aussi utilisé comme une manière d’enseigner. Le héros sera confronté au fil du livre, à différentes épreuves et situations qui font acquérir maturité et personnalité, il sera considéré comme accompli. Il prend pour cible les adolescents afin de leur donner des leçons de vue, et sert aussi de référence à leurs éducateurs, et se présente comme un roman de relation psychologique, le héros prend note de ces conseils, prend exemple sur ses supérieurs, et fait face à ses nouvelles responsabilités.
Le roman de formation prend toutefois une grande importance dans l’aire germanique où il contribue à imposer des modèles romanesques, de sorte qu’il est longtemps passé aux yeux du discours critique pour une forme de production narrative allemande par excellence. Les romans d’apprentissages publiés en Angleterre et en France (qui se donnent parfois comme des romans de désillusion) sont par exemple L’Education Sentimentale (1869) de Flaubert ou Richard Feverel (1859) de Meregith Le Père Goriot (1835) de Balzac. Ces romans sont porteurs d’interrogations amenant les jeunes gens à expliquer et à