PLAN

PARTIE 1 - INTERVENTION PROPHYLACTIQUE DU PRESIDENT DU TRIBUNAL
A- Un juge commandeur
B- Un juge médiateur

PARTIE 2 - INTERVENTION THERAPEUTIQUE DU JUGE
A- Un juge salvateur
B- Un juge exécuteur

]INTRODUCTION
« Il vaut mieux vaincre la crise avec quelques entreprises saines, plutôt que d’y demeurer avec une multitude d’entreprises malades. » 1
La disparition d’une entreprise est un phénomène aussi naturel que le décès d’une personne physique. Mais le droit doit s’efforcer d’en atténuer les conséquences. Il est hélas assez habituel qu’une entreprise traverse des crises. Selon la gravité de celles-ci, diverses mesures doivent être envisagées. Le droit des entreprises en difficulté a quatre objectifs qui sont : prévenir les difficultés, opérer le redressement des entreprises en situation compromise mais susceptibles de retrouver un fonctionnement bénéficiaire, liquider celles dont la défaillance financière est irrémédiable et frapper de sanctions les dirigeants malhonnêtes ou notoirement incompétents afin de les écarter de la vie des affaires. 2
Avant le protectorat français au Maroc, les commerçants en cessation de paiement étaient soumis au régime de la difficulté au sens islamique du terme. Ils étaient par ailleurs soumis à des coutumes berbères dont les effets variaient selon les régions du Royaume ce qui avait pour effet de créer un désordre constituant une source d’insécurité juridique et judiciaire pour les commerçants débiteurs. Le protectorat, dans le souci de se mettre en conformité avec la législation française va adopter la loi du 12 août 1913. Cette loi n’a pas connu le succès escompté, il a fallu attendre la loi 15-95 formant code de commerce et son livre V sur les difficultés des entreprises qui a profondément été revisité par le dahir du 1er août 1996, affirmant ainsi le passage du droit des faillites au droit des entreprises en difficulté avec pour ambition l’amélioration du sort du débiteur.3
Le législateur marocain a