Le sacre
Le sacre, « cérémonie par laquelle l'Église sanctionne la souveraineté royale » ( Le Grand Robert de la Langue Française), est synonyme de pouvoir royal et religieux et, par conséquent, de sociétés anciennes, telles qu’antiques, féodales, d’ancien régime … Toutefois, l’un des phénomène majeur de l’Histoire française du XIXème siècle n’est autre que le sacre de Napoléon premier, alors même que celui-ci est considéré comme un héritier de la Révolution ; Révolution qui revendiquait un pouvoir exécutif émanant de la volonté populaire et de la Raison, s’opposant ainsi au fait religieux et donc au sacre. Aussi, pourquoi Napoléon fut-il sacré « Empereur des Français » ? En quoi le sacre est-il un facteur quasi incontestable de légitimité ? Tout d’abord, il est nécessaire d’étudier le sacre d’un point de vu général, comme le vecteur d’une délégation de pouvoir divin ; puis nous nous focaliserons sur le sacre des rois de France et son évolution, et celui de Napoléon Premier.
I- Le sacre : une délégation de pouvoirs divins
1- Lors de son sacre, le souverain acquiert, en plus de son corps charnel, un double corps spirituel. C’est la « théorie des deux corps du roi » développée par Kantorowicz, historien allemand. C’est ainsi que lors du décès du corps matériel, charnel du roi, l’on proclamait « le Roi est mort, vive le Roi ! ». en effet, si la personne physique avait disparue, la personne morale, l’autorité politique demeurait de par la succession prévue du défunt souverain. Ainsi, le trône ne restait jamais vide, aucune vacance du pouvoir n’était possible et les règnes successifs n’étaient que le prolongement d’un ordre social, politique et surtout religieux.
2- Le roi, de par son essence divine, possède certains dons mais aussi certaines obligations. Ainsi, en France mais aussi dans certaines autres civilisations telle la Chine, un mécontentement divin signalait une défaillance du pouvoir. C’est ainsi qu’en Chine, une manifestation