Le service public
Le service public est-il, ou est-il devenu, un luxe archaïque ?
Pour provoquante que paraisse la question, elle mérite d’être posée. En effet, les exemples ne manquent pas, par lesquels nous pouvons montrer les limites du service public, la façon dont il peut être détourné, dévoyé, par lesquels nous pouvons dénoncer des positions d’abus, de corporatisme d’un autre âge, par lesquels nous pouvons démontrer la sclérose d’un système qui ne correspond plus ni aux attentes des usagers ni aux exigences réglementaires de Bruxelles.
C’est par exemple EDF qui suit une stratégie nucléaire à la pertinence hasardeuse, mais flatteuse pour les égos hypertrophiés de ses dirigeants issus des Grands Corps.
Ce sont par exemples les prises de positions suicidaires des syndicats des transporteurs SNCF ou Air France, peu soucieux de la gêne occasionnée, méprisant l’intérêt général, inconscients que leurs clients prennent goût à des solutions alternatives moins pénalisantes, et souvent moins onéreuses !
De plus, les grandes infrastructures d’équipement public ont été aujourd’hui réalisées. Il n’y a plus qu’à les exploiter, les entretenir et les faire vivre. Ce que le secteur privé sait faire aussi bien, si ce n’est mieux, que le secteur public.
Mais le service public n’est-il pas une condition sine qua non de la République ?
Evidemment, la question « A » a été posée de manière si fermée, que la réponse semble induite dans la question ! En effet, si on poursuit l’analyse de ce qui précède : sans les services publics nationalisés à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, la reconstruction de la France n’aurait pas pu se faire. Sans les solidarités entre les territoires, il n’y aurait ni autoroute en Lozère, ni aéroport à la Réunion.
Il convient sans doute de faire le distinguo entre : * des services régaliens de l’Etat, dont l’éventuelle privatisation poserait plus de problèmes qu’elle n’en réglerait