Le seul véritable voyage ne serait pas d'aller vers d'autres paysages mais d'avoir d'autre yeux
C'est-à-dire avoir un regard étendu sur tout ce qui existe au-delà de ce qui nous concerne directement. Avoir un autre regard ne signifie pas que nous acceptions toutes les possibilités comme étant également vraies, de la plus ridicule à la plus sérieuse. Nous devons donc aussi prendre en considération toutes les possibilités qui font que les idées auxquelles nous croyons peuvent être fausses.
De même, avoir d’autres yeux, c'est aussi prendre acte de la diversité des opinions et des modes d'êtres dans le monde. Avoir d’autres yeux s'oppose dans cette définition à l'aveuglement, au repli sur soi, au refus de ce qui se distingue de nous. Donc on peut dire qu'avoir d’autres yeux consiste à tout accepter, dans la mesure où l'on ne nie pas l'existence de cette diversité, où l'on ne refuse pas de voir les distinctions qui existent chez chacun.
Avoir d’autres yeux, c'est aussi tolérer (= accepter les différences) - Avoir d’autres yeux, c'est aussi refuser d'émettre un jugement sur les opinions et les comportements de chacun. Ce n'est alors plus seulement une acceptation de fait, un constat d'existence, mais une validation, un accord donné. Avoir d’autres yeux rejoint alors la tolérance, puisqu'elle est cette attitude qui consiste à accepter que tout le monde ne pense pas de la même façon, et qu'il peut y avoir des avis différents sur une même chose. - Avoir d’autres yeux empêche l'ethnocentrisme qui consiste à prendre pour critère du vrai sa vision du monde, et à comparer ainsi les différences à la lumière de sa propre pensée. Par contraste, avoir d’autres yeux semble donc bien l'acceptation de tout puisqu'elle se refuse à un tel dogmatisme, et laisse la porte ouverte à toutes opinions, même adverses. Avoir d’autres yeux nous fait alors basculer dans la sphère du relativisme, où aucune