Le silence de l'apprenti
Vénérable Maître,
Lors de mon passage devant la commission des cinq, il m’avait été demandé quel était le dernier livre que j’avais lu. Ce livre, c’était une relecture de l’Alchimiste de Coelho. Il s’agit du récit d’un jeune berger qui part en quête de son rêve. Initié entre autres dans le silence du désert, il apprend à écouter son cœur, à lire les signes du destin.
C’était peut être aussi un signe pour moi, car ce qui m’interpelle le plus durant cet apprentissage, c’est le silence.
Bien des préceptes maçonniques y font allusion, soulignons qu’il s’agit de préceptes qui sont d’habitude pris dans leur acceptation morale :
-Laisse parler les hommes
-Ne flatte point ton frère
-Ecoute toujours la voix de ta conscience
-Souffre sans te plaindre
-Ne blâme point et loue encore moins.
Le silence peut se définir par l’absence de bruit.
C’est plutôt au travers des différentes définitions du mot bruit que le mot silence revêt ses nuances.
Je vis dans un monde où l’élément sonore est magnifié. Le bruit sous la forme de vibrations sonores rythme notre vie. Il la conditionne du réveil matin au coucher. Dans ce monde de plus en plus bruyant, le silence est une valeur à redécouvrir. Quand par hasard ou volontairement, il n’y a plus de bruit, on s’étonne du bien être que procure le fait d’entendre enfin le silence. Mon premier contact maçonnique avec cet outil s’est déroulé lors de l’épreuve du cabinet de réflexion où à la lueur d’une bougie et dans le silence le plus complet, il m’était demandé de réfléchir sur mes origines et mon destin. Ce silence acoustique durant un long moment décuple vos acuités. Il permet une réflexion profonde sur les sujets donnés. Il est l’outil idéal pour un examen intérieur, pour essayer de faire surgir sa personnalité profonde. Ne dit-on pas que c’est dans le silence qu’il faut apprendre à s’écouter que ce soit du point de vue de ses émotions, de sa personnalité et même de son physique.
Lors des