Le silence ne dit-il rien ?
La statistique montre en effet que le suicide est un phénomène social normal : le suicide est un phénomène majoritaire et régulier que l'on retrouve dans la plupart des sociétés et, au sein de chaque société, les taux de suicide évoluent relativement peu. "ce qu'expriment ces données statistiques, c'est la tendance au suicide dont chaque société est collectivement affligée".2
Durkheim va d'abord s'attacher à dégager les causes du suicide et ensuite proposer une typologie des suicides, selon leurs causes.
Durkheim constate que la religion, la famille, certaines situations politiques protègent du suicide. La religion et la famille sont des instances d'intégration des individus qui les protègent du suicide en leur interdisant moralement de se suicider. La guerre et les révolutions semblent également protéger du suicide : en temps de troubles publics, les taux de suicide ont tendance à diminuer car durant ce laps de temps, les individus sont intégrés autour de grands enjeuxnationaux qui ravivent le sentiment d'appartenance à une société.
Ainsi l'une des causes déterminantes du suicide qui se dégage est celle de l'intégration, facteur de protection des tendances suicidogènes : "Le suicide varie en fonction inverse du degré d'intégration des groupes sociaux dont fait partie l'individu […] Quand la société est fortement intégrée, elle tient les individus