Le suicide
Mais quand une personne qui décide de mourir, cette personne qui souffre tellement chaque jour, à un tel point que l'on ne peut imaginer décide de commettre cet acte, on ne peut en aucun cas dire qu'elle était lâche. Parce que cette même personne, cette fille, qu'on peut voir chaque jour, chaque moment sans lui prêter attention. On peut la regarder dans les yeux et en voir les larmes qui coulent discrètement sur son visage, ces larmes qui crient au secours, ces larmes dépourvues d'espoir, qui montrent la souffrance qu'elle endure constamment. Mais on passe son chemin sans même lui lancer un regard. Parce qu'on a peur, on est lâche. On a peur de devenir comme elle, d'endurcir tout ce qu'elle vit. Et je peux vous dire qu'il n'y a pas de mot pour décrire ce qu'elle vit chaque jour, le mot « souffrance » est bien trop faible. Et elle en a tellement marre. Tellement marre de ne plus être aimé de personne, tellement marre d'être dans la misère, tellement marre de souffrir, d'avoir froid, faim, d'avoir besoin d'amour, d'attention. Mais au lieu de ça, elle reste et elle attend ; elle vit ce supplice jusqu'au moment où elle n'en peut plus, où elle a beaucoup trop supporté, où elle sent qu'elle ne peut plus continuer de vivre comme ça. Car elle pense trop souvent à cette phrase : qui la meurtri de plus en plus chaque jour : « à quoi ça sert de vivre pour souffrir ? ». Et elle sait que même si elle essaye d'arranger les choses, tout finira toujours par retomber, elle en a fait l'expérience. Elle n'en peut plus, elle est à bout de forces. Elle a terriblement mal, elle pleure tous les jours de son sort ; car elle sait qu'elle ne s'en sortira jamais. Jamais plus elle ne vivra ces moments heureux qu'elle a pu vivre avec ses proches ; elle les a tous perdu... Et quand elle se rappelle de ces souvenirs qui lui restent, ancrés dans le fond de sa mémoire ; elle pleure : elle pleure du peu de bonheur qu'elle a vécu. Et cette fille-là, a