Le sujet cartésien
« Il nous faut sortir de l'enfance »
Par la métaphore de l'enfant que Descartes voit comme dénué de sens critique et dépendant des dires de ses parents, le philosophe met en avant la tendance qu'a eu l'Humanité à fonder ses connaissances sur des croyances, en restant soumise aux autorités (religieuses notamment) jusqu'à son époque (XVIIe siècle).
Les sciences étaient alors un simple ramassis de théories plus ou moins prouvées héritées des siècles précédents. Et malgré les progrès importants faits dans le domaine depuis le XVe siècle (débuts de l'anatomie avec Alessandro Achilli, de la physique, de l'astronomie avec Galilée...), la bride des autoritées demeurait, grossissant la dissonance entre dogmes religieux et théories scientifiques prouvées (censure de la thèse copernicienne lors de la condamnation de Galilée).
La philosophie n'est alors pas une science, car elle manque de certitudes. C'est pourtant le statut que veut lui offrir Descartes.
On appelle croyance une idée que l'on a, à laquelle on adhère, mais sans avoir de certitudes quant à sa véracité. La science, elle, est un savoir dont on possède une démonstration, une preuve.
Ce constraste est synonyme de la différence que faisait Platon entre doxa (l'opinion) et epistime (la science).
C'est dans son Discours de la méthode (1637) que Descartes reconnaît une science qui fut sensée dès ses débuts : les mathématiques.
Il appuie cette considération par trois caractéristiques indéniables : l'ordre (ou le fait que les mathématiques fonctionnent avec des éléments qui sont classés, et se basent sur des axiomes – cf. Eléments, Euclide) la rigueur (ou le fait que les mathématiques n'admettent rien sans démonstration, sans certitude) la systématique (ou l'unité, le fait que l'on démontre les propositions par les liens qui les unissent)
Il souhaite prendre exemple sur les mathématiques pour construire la philosophie en tant que science.
Il choisit également une