Le Survenant analyse critique, plan
C’est l’être dégagé des biens matériels que le vent pousse aux quatre coins du monde pour satisfaire ses aspirations, laissant malheureusement derrière lui des âmes meurtries qui, le temps d’une saison, ont vécu avec lui une page de leurs ambitions.
Par petites touches discrètes, Germaine Guèvremont a brossé le tableau de ces âmes rudimentaires qui menaient des vies dépourvues de poésie. Angélina et le Survenant ont jeté de l’ombre sur l’horizon borné de cette population qui se jalousait de leurs avoirs. Ils illustrent la face cachée des êtres qui ont besoin d’être aimés en dépit de leur différence. Malheureusement, l’auteur ne noue pas d’intrigue. Conjurant la force des sentiments, elle s’est contentée de décrire une génération qui, au tournant du 20e siècle, tournait en rond comme un chien après sa queue.
L’impact sur Didace est palpable tout au long du roman : le Survenant lui a fait réaliser qu’il n’était pas encore assez vieux pour s’avouer vaincu et qu’il possédait le nécessaire pour poursuivre sa lignée, au bras de l’Acayenne. Il a donc donné de la force et une énergie de jeunesse au père Didace. Son impact sur Angélina a également été puissant : le Survenant lui a montré, même s’il n’a finalement pas comblé ses attentes, ce qu’était l’amour, la féminité, le désir. Sur Amable, l’impact du Survenant a été différent : ce dernier personnage lui a longuement résisté, et c’est par la colère et l’opposition qu’il répondra au Grand-Dieu-des-routes. Il comprendra tout à coup que l’héritage de Didace ne lui sera pas acquis sans effort.
peindre la société agraire canadienne-française à son déclin.p.95-96, contradiction fondamentale qui se dégage tout au long du