Le transfert de missions de sécurité à l’administration pénitentiaire : transfèrements et escortes
1 Une problématique ancienne 1.1 La loi de 1995
La loi du 2 janvier 1995 relative à la sécurité a retenu l’objectif d’une clarification et d’une harmonisation des responsabilités et des moyens de l’État en matière de sécurité. Le gouvernement de l’époque avait mis à l’étude la possibilité de transférer les missions d’escorte et de garde des détenus à l’administration pénitentiaire.
Guy Fougier, conseiller d’état, mandaté conjointement par le ministre de l’intérieur, le ministre de la défense et celui de la justice, a eu pour mission d’ « examiner l’intérêt et la portée de ce transfert au regard de l’impératif de sécurité. »
Déposé en octobre 1995, le rapport Fougier, après avoir mis en lumière certaines difficulté à surmonter et de choix à opérer, notamment en terme d’organisation, a relevé l’insuffisance de données qualitatives et quantitatives fiables propres à permettre un chiffrage de la mesure.
Néanmoins, il a estimé à 2376, hors encadrement, le nombre d’emplois budgétaires qui devaient être créés au budget de l’administration pénitentiaire.
1.2 La LOPSI et la LOPJ
Le sujet a été relancé en 2002 par la loi d’orientation et de programmation relative à la sécurité intérieure et la loi d’orientation et de programmation pour la justice . Cette loi prévoit « une réflexion interministérielle sur les conditions de transfert à l’administration pénitentiaire de missions nouvelles » et cite particulièrement « la surveillance des détenus hospitalisés et (…) la garde et l’escorte des détenus ».
En février 2003, le rapport du groupe de