Le travail et la technique
L'étymologie même du mot « travail » renvoie à un instrument de torture ; Dieu condamne d'ailleurs Adam au travail, qui est le châtiment du péché originel «Tu ne mangeras qu’à la sueur de ton front». Le travail est donc une nécessité vitale à laquelle l'homme semble condamné, car, contrairement aux animaux, il ne trouve pas dans la nature de quoi satisfaire immédiatement ses besoins : les vêtements ne se tissent pas tout seuls, la terre doit être cultivée. Le travail est une nécessité pour l’homme. Le travail a pour fonction première la satisfaction des besoins. L’homme est obligé de travailler car, à la différence de l’animal, il naît nu, sans défense et doit produire lui-même ce qui est nécessaire à sa conservation. Le mythe de Prométhée, relaté par Platon, décrit cette impuissance initiale de l’homme. L’homme est au départ dépourvu des moyens qui seraient utiles à sa survie. Mais en compensation d’une telle faiblesse, il reçoit de Prométhée le feu, volé aux Dieux, nécessaire à la création des outils et symbole de l’activité technique. On peut interpréter la signification de ce mythe en disant qu’il montre la nécessité dans laquelle se trouve l’homme d’avoir à inventer lui-même par le travail son mode d’existence. N’étant pas intégralement et immédiatement adapté à la nature comme l’est l’animal, il pourra la transformer en fonction de ses besoins.
2) Le travail est il synonyme de libération ou d'aliénation ?
Tout d’abord l’homme doit lutter contre la nature pour satisfaire ses besoins, il est amené à développer ses potentialités. Le travail a permis à l’homme de développer ses facultés physiques et intellectuelles, et de s’éloigner ainsi de son animalité originaire. L'homme se rend peu à peu maître de lui : il se libère ainsi de la nature en lui (les instincts) en transformant la nature hors de lui. Faire taire la tyrannie des instincts,c’est précisément être libre. Le travail est donc nécessaire sans lui, l'homme ne peut pas