« Le problème du totalitarisme, ce n’est pas la cruauté d’une
«Le problème du totalitarisme, ce n'est pas la cruauté d'une caste. C'est la coopération des gens normaux. »
Antonio Muño Molina
Il y a quelques semaines, à Caracas, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement face à une décision de leur président Hugo Chavez. Cette colère n'a pas été provoquée par une hausse des taxes ou par une baisse des prestations sociales, mais par la décision du président Chavez de
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C'est la coopération des gens normaux » selon Antonio Muño Molina.
En d'autres termes, ce qui est à la source des pouvoirs autoritaires, ce n'est pas un petit nombre de dirigeants capables des pires violences, mais bien plutôt l'appui que ces derniers reçoivent du peuple.
Mais en quoi le soutien du peuple est-il nécessaire à l'existence du totalitarisme ? Et pourquoi faut-il nuancer la part de responsabilité des « gens normaux » dans le cas d'un régime totalitaire ?
Le totalitarisme trouve toujours son origine dans l'esprit d'un nombre restreint de personnes. En effet, nous avons tous une certaine haine et une certaine intolérance en nous.Cela varie évidemment beaucoup d'un individu à l'autre, mais même la personne la plus calme qui soit peut se mettre hors d'elle. Par exemple, il n'est pas rare de voir …afficher plus de contenu…
Dans ces conditions, la responsabilité des individus, soumis à la propagande, est donc fortement limitée.
Ce que l'on peut toutefois reprocher aux « gens normaux », c'est de se laisser guider par leurs bas instincts que le régime utilise pour mieux les manipuler. Par exemple, la peur de la différence qui a été de tout temps un moteur inépuisable d'intolérance. En effet, cette peur est souvent utilisée pour rejeter la responsabilité du chômage ou de la pauvreté sur les étrangers ou les juifs. En accablant un petit groupe, on unit tout le reste de la population dans la haine d'un ennemi commun. Les « gens normaux », par un manque de réflexion,