Les animaux malades de la peste
Comment La Fontaine critique-t-il la cour?
I- Un récit théâtral 1. Une exposition tragique * Comme dans les pièces antiques où le coryphée venait exposer les prémices de l'action, le narrateur vient ici exposer le début de l'histoire a la troisième personne; on a d'ailleurs toutes sortes de références au monde antique. On trouve «l'Achéron» (vers 5), «le ciel en sa fureur» (vers 2), «de pareils dévouements» --- > périphrase sacrifices antiques (vers22). D'emblée, La Fontaine inscrit son texte dans une esthétique classique, respectueuse et admiratrice des anciens. * Comme dans les pièces tragiques (Œdipe), la peste est ici présentée comme une fatalité, un fléau divin. Vers 1 a 4, périphrase déstinée à la mettre en valeur et cette maladie n'est vraiment nommée qu'au vers. Elle est présentée comme un chatiment divin : c'est un mal qui vient du ciel (v.2), vers 16 «le Ciel»: majuscule qui désigne les Dieux. Vers 19: «celeste courroux» et s'engage alors un combat pour lutter contre ce fléau: Champ lexical de la guerre : guerre (v.6), mouraient (v.7), proie (v.12) … * La fatalité est une volonté divine qui frappe l'homme et contre laquelle il est impuissant. C'est ce qu'on voit ici puisque les animaux sont impuissants (v.7) et finalement la vie s'arrête puisqu'ils ne pensent plus a manger ni a s'aimer (vers 10 à 14).
--> Face a cette situation le lion décide de tenir conseil et de faire un sacrifice.
2. La transposition animale * La Fontaine ne se contente pas de transposer son action dans l'Antiquité, il la transpose dans un monde animal. Et La fontaine répond aussi au goût classique qui est de plaire : les animaux sont stylisés → a chaque animal va correspondre un type humain. Par exemple, le lion symbolise le pouvoir car il connote la force, de même que l'ours et le tigre (v.45), le renard symbolise la ruse. Le loup est également évoqué, il connote la cruauté. L’âne