Les artifices féminins commentaire
I) Le registre didactique |
A) L’instance poétique ( = le poète, plus ou moins) se pose en maîtresse du savoir, en instance magistrale 1) Le locuteur apparaît comme détenteur d’un savoir universel, intemporel : il use des sententiae, énonçant ainsi des affirmations à valeur générale : les vers 1 et 13 acquièrent dans le présent de vérité le caractère généralisant de la maxime. 2) Le poète (ou son double) adopte, tel un maître absolu, des positions radicales, catégoriques liées à l’emploi a) De certains adverbes marquant la fréquence temporelle – numquam au vers 17, semper au vers 18 b) D’un pronom indéfini : quodcumque (loquetur) : quoi qu’elle dise / tout ce qu’elle dira c) du superlatif : maxima (superlatif de magnus), au vers 20. d) De la maxime elle-même, puisqu’elle a une portée générale et une brièveté (un vers ou moins) propre à l’affirmation péremptoire. – qui ne souffre pas de discussion.
B) L’instance poétique prodigue des conseils, son discours est exhortatif 1) Le propos implique la lectrice : a) A travers l’emploi récurrent de la 2ème personne du singulier :
- adjectifs possessifs : v. 2 : tui (corporis)) / . tuo (toro) au v. 4 * pronoms personnels : vers 6 et 20 : tibi (datif de tu) * dans les verbes aussi : es, au vers 3, ou les impératifs nombreux de 2ème pers. Ex : abde, au vers 2, fac au v. 6 b) Cette 2ème personne est associée aux modes et temps permettant d’exprimer l’ordre, l’injonction, ou du moins le conseil * L’impératif : occule, vers 1 / confuge, v. 10/ v. 12 resolve * Le subjonctif exhortatif à la 2ème ou à la 3ème personne se substitue à l’impératif, sans doute pour un effet de variation - = pour éviter la répétition-, peut-être aussi pour créer un effet de distance et rendre les conseils moins insultants ? (Ils s’adressent à des femmes dont les défauts physiques sont souvent caricaturés !) : sedeas, v. 3 / jaceas,