LES Bonnes
La pièce de théâtre, Les Bonnes, a été écrite et publiée en 1947 par Jean Genet. Ce dernier se serait inspiré du fait divers de deux employées de maison, soit les Sœurs Papin, lesquelles avaient assassiné violemment leurs deux patronnes en 1933. Ayant vécu une vie assez tourmentée, c’est dans un contexte d’après-guerre que l’auteur écrit sa pièce. Celle-ci traite de sujets plus dramatiques, tels que le meurtre, l’érotisme, la domination, l’humiliation et c’est par ceux-ci que la pièce s’éloigne du théâtre classique. Nous le remarquons entre autres par le non-respect de certaines règles de ce genre théâtral, c’est-à-dire la bienséance ainsi que la vraisemblance, toutes deux propres au théâtre classique.
Pour commencer, il est possible de constater l’absence de la bienséance dans la pièce. Cet aspect se manifeste dès le début dans l’introduction Comment jouer «Les Bonnes» par le thème de l’érotisme. Quelques passages en témoignent, dont celui-ci : «Leur œil est pur, très pur, puisque tous les soirs elles se masturbent et déchargent en vrac, l’une dans l’autre, leur haine de Madame» (p.8). Cet exemple exprime explicitement l’aspect sexuel et provocant de ces deux femmes, d’autant plus qu’elles sont des sœurs. Déjà, la pièce affiche son caractère moins conventionnel. Il y a même une tournure masochiste à leur relation : «Ah ! ah ! vous êtes hideuse, ma belle. Penchez-vous davantage et vous regardez dans mes souliers. (Elle tend son pied que Solange examine.) Pensez-vous qu’il me soit agréable de me savoir le pied enveloppé par des voiles de votre salive? Par la brume de vos marécages?» (p.17). Dans ce passage, une des sœurs prend comme rôle celui de Madame et humilie par ces propos la bonne qui est en fait sa propre sœur. Finalement, cette dernière joue volontairement le rôle d’une servante méprisée et inférieure à sa maîtresse. Ensuite, la pièce s’écarte du théâtre classique par un second thème