Les conflits d'eau
Une initiative du CLUB 2/3, la division jeunesse d’Oxfam-Québec
Fiche
« L’eau partagée recèle toujours un certain potentiel de concurrence. La langue française l’illustre : le terme rival vient du latin rivalis qui signifie qui tire son eau du même cours d’eau qu’un autre. » 1 Rapport mondial sur le développement humain 2006 L’eau est une ressource bien particulière, mouvante et mobile : l’utilisation qu’on peut en faire en un lieu donné dépend de celle qui en est faite en amont d’une rivière ou sur l’autre rive d’un lac. Elle traverse les frontières, sans passeport ni visa. Dans 39 pays, la majeure partie des ressources en eau provient de l’étranger.2 Cette interdépendance hydrologique peut devenir source de tension et arme de guerre, ou avoir des effets désastreux sur les populations prises en otage lors de conflits. Mais elle peut aussi devenir prétexte à une coopération jusqu’alors improbable entre États rivaux.
6:
Conflits, coopération et eau
Des
tensions en aval
Contrairement à la croyance populaire, l’eau est rarement source de conflit armé entre États voisins. Historiquement, on ne peut retracer qu’un exemple d’un conflit armé enraciné dans un litige sur l’eau. Celui-ci remonte à plus de 4 500 ans, alors que deux cités mésopotamiennes s’opposaient à propos du Tigre et de l’Euphrate.3 Cela ne veut pas dire que le partage de cette ressource essentielle à la vie se fait sans heurts. Bien au contraire. Des coutumes, valeurs traditionnelles ou intérêts divergents envers l’eau exacerbent souvent des tensions déjà existantes localement, nationalement ou internationalement, au sein de communautés ou entre pays voisins.4 Par exemple, au niveau local, des centaines de citoyens indiens ont protesté en janvier 2008 contre la construction de 220 barrages sur le Gange, argumentant qu’une telle entreprise mettrait en péril plusieurs fondements de la culture indienne grandement enracinée dans ce cours d’eau sacré.5 Au niveau national, 600