Les effets psychiques des stéréotypes.
Tout d’abord un stéréotype négatif influe la personne concernée au niveau de son estime de soi. L’individu ciblé se perçoit d’une façon moins valorisé et on remarque une nette baisse de son estime de lui-même. Une interprétation a pu être avancée à ce propos. L’individu a peur de la réussite, car, en réussissant, il ne correspond plus au préjugé et au stéréotype, et il craint d’être encore plus rejeté par les membres de l’exogroupe. Et on va voire dans les entretiens de cette thèse que plusieurs femmes affirment leur peur de l’investissement politique, donc de la réussite sociale dans le domaine politique, et sans être conscientes de la cause. Elles n’ont pas pu donner des justifications claires de cette peur.
Ajoutons que cette influence négative ne s’arrête pas sur le niveau individuel, elle se dilate au niveau des semblables aussi. On s’explique : une femme qui se perçoit inférieur vis-à-vis de l’autre genre puisqu’elle appartient au genre féminin, elle ne va pas pouvoir estimer les autres femmes différemment. « Elle » et le « genre femme » serait pour elle des êtres inférieures au « genre masculin ».
Rosenthal et Jacobson (1968) propose à cet égard la notion de l’effet pygmalion. Il s’agit d’une tendance individuelle à s’ajuster au jugement (négatif ou positif) émis à son égard. L’expérience effectuée par ces auteurs dans ce domaine n’a porté que sur un ajustement positif, à savoir que lorsqu’un enseignant développe des attentes positives à l’égard d’un élève, ce dernier change son comportement afin de s’ajuster à ces attentes. L’enseignant a du pouvoir, un savoir supérieur et bien souvent il suscite l’admiration de ses élèves. On peut considérer que l’effet pygmalion ne se retrouve pas uniquement dans le milieu scolaire mais dans toutes les situations d’évaluation et dans ce cas, les attentes de l’évaluateur ont une forte probabilité d’orienter les comportements et les performances de la personne évaluée.