Les femmes au travail
(Texte adapté de « Représentations des femmes au travail au XIXème. siècle », de Nicolas Smaghue)
Les femmes ont toujours travaillé : le XIXe siècle n'a pas inventé la « femme au travail ». Depuis longtemps existaient outre les paysannes, des fileuses, couturières, dentellières, femmes de chambre, commerçantes : les femmes ont, toujours, à une petite minorité près, apporté une lourde contribution à la vie sociale... Leur travail fait réagir au XIXe siècle car il devient plus visible.
La visibilité du travail des femmes introduit une rupture car il entre en contradiction avec la conception dominante de la féminité et des archétypes féminins qui en résultent. On peut même observer une volonté d’occulter le travail féminin.
L'industrialisation amène les employeurs à proposer, pour de très faibles salaires, des emplois qui comptent sur les qualités "naturelles" des femmes (adresse, endurance), qui sont de fait des qualifications acquises. Il y a place pour elles dans presque tous les domaines, jusque dans les mines.
Le salaire de l'homme est l'essentiel pour les familles, celui des femmes un simple appoint. Le point de vue, communément admis, est que celles-ci ne peuvent pas être aussi productives que les hommes, et elles ont donc moins de besoins. Les femmes n’ont ni carrières, ni professions, ni métiers, mais plutôt des occupations ou des travaux. Le travail des femmes doit être réduit à de courtes périodes de leur vie. Réformateurs et syndicalistes insistent même sur le fait que, pour des raisons morales, les hommes devraient gagner un salaire familial et les femmes rester à la maison au lieu de concurrencer les hommes et de risquer leur vertu. La ménagère représente un idéal de respectabilité.
L'emploi industriel interfère avec l'activité familiale, qui reste l'instance de décision majeure en ce qui concerne le travail salarié des femmes. Une femme mariée est en effet d'abord une ménagère, chargée de la