Les liaisons dangereuses
Paru en 1782, il est divisé en quatre parties, et composé de 175 lettres. Scandaleux, par sa description du libertinage, il reste longtemps interdit. Il raconte les manipulations libertines de la marquise de Merteuil et du vicomte de Valmont vis-à-vis des jeunes aristocrates, la présidente de Tourvel et Cécile de Volange. Dans ce roman Laclos dénonce l'immortalité du libertinage, les jeux cyniques de séduction, les perversités du milieu privilégié se faisant un loisir de jouer avec les sentiments des autres.
Pierre Choderlos de Laclos naît le 18 octobre 1741 à Amiens. Il entame très tôt une carrière militaire et mène une vie de garnison qui lui permet de commencer à écrire, notamment des poèmes, et deux contes libertins. En 1788, il quitte l'armée pour entrer au service du duc d'Orléans. Fervent partisan de Bonaparte, il réintègre l'armée avec le grade de général, et c'est en défendant Tarente qu'il meurt en septembre 1803.
Le passage étudié est extrait de la lettre LXXXI située dans la deuxième partie du livre. La marquise de Merteuil reproche au vicomte de Valmont son manque de progrès dans l’entreprise de séduction de la présidente de Tourvel. Elle met en parallèle ses propres qualités et les difficultés auxquelles elle a été confrontées en tant que femme, afin de piquer la susceptibilité du vicomte. Ce passage autobiographique nous renseigne sur la construction de la personnalité de la marquise.
Une lettre autobiographique
A – Le registre lyrique
Il est aisé de constater dans cette lettre 81 l’omniprésence de la première personne du singulier avec les pronoms personnels « je », « me », et les possessifs « mon », « ma ». C’est clairement un autoportrait qu’esquisse La Marquise de Merteuil pour son interlocuteur.
L’évocation de ses sensations et de ses sentiments suggère un registre