les mains libres
Des motifs surréalistes parsèment le recueil. On note au fil du recueil la présence de motifs récurrents comme la femme, l'amour, le rêve et la liberté. Le titre même du recueil est programmatique: il semble réfuter l'expression "les mains liées" et annoncer ainsi l'évocation d'une certaine liberté tandis que les mains, vecteur de la création, peuvent favoriser le contact amoureux avec la femme.
Le frontispice, qui relève de l'onirisme par un jeu de renversement des proportions, met la femme en lumière. Son gigantisme lui accorde une importance toute particulière, que son omniprésence au fil du recueil tend à confirmer. Sa main reposant sur les bâtiments et sa chevelure retombant en cascade dans l'eau semble l'imposer comme une invitation au rêve, mais aussi comme une muse enchanteresse. La figure de la Lorelei n'est effectivement pas loin.
Si l'on s'en tient d'abord aux dessins, et notamment aux nombreux nus, on ne peut que constater que la femme occupe une place prépondérante dans le recueil. Eluard déclare dans sa préface que "Man Ray dessine pour être aimé", on peut donc y voir l'expression des désirs et des fantasmes du plasticien. On peut voir l'expression de ces fantasmes dans la silhouette dessinée par le fil dans le couple liminaire "Fil et aiguille", mais aussi dans la femme qu'empoigne