Les Mains Libres
Paul Eluard est un poète surréaliste du XXe siècle. Il est l’une des figures emblématiques de ce mouvement qui met en avant l’imagination, la femme, le rêve et l’inconscient. Avec la collaboration de Man Ray, le recueil Les Mains Libre est publié est 1936. Elle représente un concept original puisque les dessins sont illustrés par des poèmes et non l’inverse. Dans son œuvre Physique de la poésie, Eluard écrit à propos de Picasso: "Il est devant un poème comme un poète devant un tableau. Il rêve, il imagine, il crée." A travers cet hommage à Picasso, quels objectifs se fixe à lui-même le poète illustrateur des dessins de Man Ray ? Dans un premier temps, le poète se fixe une ligne à suivre de trois ordres : rêver, imaginer et créer.
Le rêve, l’imagination et la création sont les trois mots d’ordre du surréalisme. Eluard semble suivre ces leitmotive durant toute la confection du recueil. En effet l’originalité de l’œuvre, qui illustre donc des dessins par des poèmes, est un symbole de création en lui-même. En ayant occulté toutes les limites esthétiques et littéraires, en ayant créé une œuvre totalement libre, les deux artistes ont établit une nouvelle perception de notre réalité. Le poème Belle Main (I) traduit ce besoin de créer. Les derniers vers, « Qu’il me faut inventer Passionnément Avec des mots » et le fait que le dessin représente une paume de main tournée vers le haut, qui fusionne avec une figure féminine dont les bras relevés au dessus de sa tête se confonde avec les doigts de cette main, démontre que la main créatrice est un outil majeure. De plus, si l’on prend le titre du recueil, Les Mains Libres représentent alors les mains créatrices qui inventent librement. Pour finir, le thème de la main est fréquent dans l’œuvre puisqu’elle apparait dans quinze dessins différents. Le rêve et l’imagination sont donc aussi des thèmes récurrents. On peut prendre l’exemple du poème Femme Portative (II) : v.9/10 « Je n’aime pas mes rêves mais