Les médicaments de la mer
Le milieu marin a toujours fasciné l’homme et depuis quelques décennies, il apparaît de plus en plus comme l’inépuisable réservoir de ce qui nous manque ou manquera sur Terre car en effet l’océan regorge de molécules aux propriétés étonnantes.
Il y a par exemple la girolline issue d’une éponge à allure de girolle. Cette molécule est de taille bien plus modeste que les autres mais elle est dotée d’une toxicité vis-à-vis des cellules qui lui permettrait d’entrevoir un avenir thérapeutique.
Ensuite, il existe deux médicaments utilisés dans le traitement du cancer, la vidarabine et la cytarabine dont les premières molécules ont été isolées dans les années 1950 à partir d’une souche de micro-organisme marin. Mais le seul bel exemple de continuité a été obtenu en 2007 avec la commercialisation de la trabectedine pour traiter certains sarcomes (tumeurs malignes des tissus mous tel que les tissus musculaires, adipeux,…). La trabecte dine est issue de l’Ecteinascidia turbinata qui est en fait un tunicier. Cette molécule était d’abord produite avec un rendement de l’ordre du gramme à la tonne. Actuellement, elle est produite par hémisynthèse (synthèse chimique d’une molécule réalisée à partir de composés naturels possédant déjà une partie de la molécule visée).
Prennons aussi le ziconotide, un petit peptide isolé d’un cône et connu sous le nom de Prialt car il est arrivé à un stade très proche de mise sur le marché. Cette molécule est un analgésique que l’on annonce de cent à mille fois plus puissant que la morphine.
Le dernier exemple de molécule marine à effet médicamenteux est le nosporamide A, un inhibiteur du protéasome (complexe enzymatique chez les cellules eucaryotes) qui actuellement en phase clinique II.
Il apparait maintenant de plus en plus clairement que la recherche de substances naturelles marines dans l’optique d’en faire des médicaments est en train de prendre une nouvelle tournure. Finies les