Les ouitls du peintre
L’évolution des techniques au 19ème siècle a eu de grandes répercussions sur la fabrication de la peinture et la manière de la conditionner avec notamment l’apparition du tube en 1840.
Emile Zola, afin de préparer son roman L’Œuvre, paru en 1886, relatant l’échec d’un artiste, s’est documenté auprès d’un de ses amis peintres, Guillemet, et nous permet ainsi, à la lecture de ses notes très précises, de découvrir les principaux outils que pouvaient utiliser les peintres comme Béroud à la fin du 19ème siècle.
Chevalet ordinaire. Chevalet à crémaillère avec manivelle (vis sans fin). On peut baisser la toile, lui donner plus ou moins de pente, à l’aide d’un système. Le chevalet double. Les artistes très chics l’ont en bois noir et le drapent avec des étoffes, peluches rouges ou bleues. Le meuble, en haut boîte à couleurs, avec casier en zinc, en bas tiroir pour les brosses et les autres outils. Les brosses sont surtout les communes, les en crin, rondes ou plates ; le mot pinceau entraîne l’idée de finesse, en martre, ronds ou plats, petits, fauves. Le blaireau (pinceau à barbe) rond et bouffant. On blaireaute. On enveloppe avec les fortes touches. Quand on a ébauché en gros, avec la brosse ou le pinceau, selon la délicatesse de l’ouvrage, on passe le blaireau pour envelopper. Ainsi Courbet peignait au couteau, puis blaireautait. Les couteaux de toutes les formes, grands et petits, de très longs, très flexibles, à angles, d’autres pareils à celui des vitriers (celui de Delacroix). Des marchands en inventent. Le grattoir, ou plutôt le rasoir, pour gratter et couper. Du fusain ou de la craie pour dessiner l’ébauche. Quelquefois des touches au pastel. Une boîte de pastel. Une petit boîte d’aquarelle.
Maintenant, les substances employées. Les couleurs dans des tubes. Les classiques, après avoir ébauché à l’essence, peignaient à l’huile grasse (huile de lin épurée). Dans les couleurs broyées, il n’y a que de l’huile seule. L’essence est