Les rêgles du théatre
Le théâtre est soumis à une série de règles, la bienséance, la vraisemblance, et les trois unités (unités de temps, de lieu, et d'action).
La bienséance - ce qu'il est permis de montrer sur la scène sans choquer le public de l'époque. Elle est donc variable d'une époque à une autre et d'une culture à une autre. (Pensez à l'évolution de ce qu'on montre à la télévision au cours des 30 dernières années.) On ne montre sur la scène ni la violence, ni la mort sanglante ni le contact physique. La bienséance rend le théâtre tragique un théâtre surtout de paroles. Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose,
Les yeux en la voyant saisiront mieux la chose;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux.
(Boileau, l'Art poétique, 1674, édition de Guy Riegert, (Paris: Larousse, 1972) chant III, vv.51-54)
La vraisemblance - ce qui semble croyable dans l'attente du public. La vraisemblance est conditionnée par l'époque et par le genre. Elle est affaire de préparation psychologique de la part de l'auteur et doit se distinguer de la vérité. En termes très simples, la vérité présente ce qui est, la vraisemblance ce qui devrait être.
Pour Boileau:
Jamais au spectateur n'offrez rien d'incroyable:
Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable. vv.47-48. Pour l'abbé d'Aubignac:
"Il n'y a donc que le Vraisemblable qui puisse raisonnablement fonder, soutenir et terminer un poème dramatique: ce n'est pas que les choses véritables et possibles soient bannies du Théâtre; mais elles n'y sont reçues qu'en tant qu'elles on de la vraisemblance; de sorte que pour les y faire entrer, il faut ôter ou changer toutes les circonstances qui n'ont point ce caractère, et l'imprimer à tout ce qu'on y veut représenter." La Pratique du théâtre (1657, citée d'après l'édition d'Amsterdam de 1715. p.67) Les trois unités
Les trois unités s'appliquent également à la tragédie et à la comédie.