Les sept poèmes d'amour en guerre
I/UN POEME D’AMOUR ET DE GUERRE
Eluard structure son poème autour d’une antithèse : il y a 2 thèmes qui dominent et qui s’opposent dans les 4 premières strophes, tout d’abord les strophes 1 et 3 évoquent l’amour avec une idée de tendresse (voir vers 3 et 10) mais aussi de beauté (voir vers 1,2 et 12). Puis les strophes 2 et 4 qui traitent de la guerre en développant d’une part un lexique de la violence et d’autre part des souffrances (vers 5, 6,7). Le poète écrit d’une manière différente pour l’amour : style fluide, univers harmonieux (vers 11 et 12) ; pour la guerre : anaphore plus présente « Au nom de », sonorité plus dures (dentale, t et d), rythme saccadé qui accentue la souffrance. La souffrance atteint son paroxysme au vers 16 qui ne commence pas par l’anaphore, qui ne se constitue que de 2 termes coordonnés qui font échos aux souffrances subites par les prisonniers. Ce vers est violent à la lecture et le destinataire ne peut être que touché, révolté par ce message. Tout cela est renforcé par de nombreux pluriels (voir vers 13, 14,15). Par ce jeu d’opposition Eluard cherche à faire réagir son lecteur, à ce qu’il éprouve un sentiment d’injustice. Pour accentuer l’opposition entre guerre et amour Eluard joue avec l’enfermement d’une part (guerre) et l’ouverture d’une autre part. Il y a une autre opposition entre la guerre et l’amour, entre le bas (guerre vers 5) et le haut (amour vers 19 et 20) qui symbolise la victoire. Donc son pseudo de Jean du haut n’est pas un hasard, il veut apporter de l’espoir, incarner le mouvement de révolte et faire réagir pour gagner.
II/LA FORCE PERSUASIVE DU TEXTE
Les 4 premières strophes justifient la nécessité d’une réaction évoquée dans la dernière strophe, et pour cela le poète recourt à divers procédés :
-L’utilisation de l’anaphore « Au nom de… » 11 fois et synonyme de en l’honneur de. Ces anaphores sont l’occasion de préciser les raisons qui