Les violences scolaire
La violence à l'école : phénomène central ou marginal ?
Élaborées par la Direction Centrale de la Sécurité Publique, les premières statistiques générales sur la violence à l'école datent en France de 1994. La période 1994-1997 est marquée par une augmentation très modérée des actes de violence « envers les élèves » et « envers les personnels ». Surtout, le nombre d'actes recensés demeure limité. En 1997, les violences « envers les élèves », les plus nombreuses, ont concerné moins de 1500 élèves. Rapportée au nombre d'élèves, cette violence scolaire est très inférieure à celle que connaît la société des adultes.
Les violences à l'encontre des personnels de l'éducation nationale sont encore moins fréquentes. Ainsi en 1997, moins de 300 agressions sont constatées. De telles données justifient pleinement le constat de l'inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale de l'époque. Dans son rapport de 1998, celle-ci considère que la violence constitue un phénomène marginal : « l'immense majorité des établissements est épargnée par les manifestations de violence avérée » ; « dans un environnement tendu, l'établissement apparaît, par contraste, comme une zone préservée. » (Ministère de l'éducation nationale, 1998).
Ces premières statistiques, plutôt réconfortantes, n'ont pourtant pas limité le succès médiatique du thème de la violence à l'école. Ce succès contribue à expliquer la mise en place du logiciel SIGNA à la rentrée 2001 dont l'objet est le recensement des violences scolaires. Il existe plusieurs façons de rendre compte des données recueillies par chaque établissement et globalisées par le ministère.
Plus la statistique est présentée d'une façon brute, moins sa signification est claire. Par exemple, Houllé (2005) indique que 80 000 incidents ont été signalés en 2004-2005. Le chiffre paraît énorme. On en comprend mieux la signification quand ces incidents sont rapportés au nombre d'établissements : 14 incidents par