Montesquieu, Les Lettres Persanes, « Lettre XCIX »

Montesquieu, de son vrai nom Charles Louis de Secondat est un écrivain et philosophe des Lumières né en 1689 et mort en 1755. Au travers de ces ouvrages, il dresse souvent une critique du pouvoir et de la société, que cela soit de manière directe comme dans L’Esprit des Lois ou bien indirectement avec Les Lettres Persanes, un roman épistolaire écrit en 1721 racontant la découverte de Paris par deux persans, Usbeck et Rica. Ce dernier dans la lettre XCIX constate les travers de la mode au sein de la société française. Ainsi nous verrons par quels procédés Montesquieu parvient-t-il à passer d’une critique de la mode à une critique du pouvoir. Nous étudierons tout d’abord les observations de Rica sur la mode puis ses critiques à l’encontre de la société et du roi.

Montesquieu au travers du regard extérieur de Rica décrit une mode aux changements permanents. En effet, dès la première phrase, il emploie l’expression « caprices de la mode » pour ainsi poser le thème de son écrit ; de plus le mot « caprices » fait référence à un comportement d’enfant, à son inconstance. Il instaure le champ lexical du mouvement avec de nombreux verbes tels que « venir », « quitter », « revenir », « monter », ou encore « descendre » pour exposer la rapidité de ces changements. Une idée renforcée par de nombreuses notations temporelles comme un parallélisme entre l’été et l’hiver dès la deuxième phrase du texte, des oppositions entre « aujourd’hui » et « autrefois », ou bien des changements de temps successifs avec la phrase « Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver. » où Montesquieu débute avec un verbe conjugué au passé composé, puis emploie le présent et ensuite le futur. Ainsi l’écrivain met en valeur la notion d’une évolution rapide qui est même induite par la simple structure du texte, à savoir cinq courts paragraphes soulignant la variété des cas, tout