Liaisons dangereuses
« C'est un devoir pour chaque homme de se déraciner [pour accéder à l'universel], mais c'est toujours un crime de déraciner l'autre. » (Simone Weil)
Par définition, L'autre signifie: celui qui est différent, dissemblable.
Dès lors, ce mot peut se rapporter à de multiples choses. Mais nous allons nous intéresser à ce qu'il signifie lorsque l'on parle d'être humain.
De nos jours, on l'utilise surtout pour désigner « l'étranger ». Celui qui vient d'ailleurs, qui a d'autres croyances, que l'on ne connait pas. Mais « l'autre », qui est-il vraiment?
Les questions de l'identité et de l'altérité traversent la pensée philosophique depuis l'Antiquité, et aujourd'hui, les migrations et la mondialisation rendent cette question de plus en plus essentielle.
Plus que jamais nous ne pouvons ignorer l'autre, et c'est avec lui et grâce à lui que nous pourrons répondre à cette question, but de notre vie: qui suis-je?
Effectivement, pour rencontrer l'autre, il faut être soi. Mais si l'on ne sait pas soi-même qui l'on est, celui qui est différent peut vite être considéré comme un adversaire, voire un ennemi. Et cela à grande echelle peut aboutir au tribalisme, responsable d'affreuses violences.
Mais il y a un problème à cette question de l'identité, une ambivalence. En effet, chaque être humain à deux besoins contradictoires: celui de se construire une identité, et celui de s'en libérer. Trouver et comprendre ses racines et s'en défaire. Simone Weil, philosophe française, s'était déjà penché sur cette ambivalence et affirmait: « C'est un devoir pour chaque homme de se déraciner [ pour accéder à l'universel ], mais c'est toujours un crime de déraciner l'autre. ».
Cette penseuse francophone avait compris que le but d'une existence est peut-être de parvenir à vivre avec ses racines à l'intérieur de soi dans un esprit d'ouverture à la diversité humaine. Mais ce but est le fruit d'une évolution personnelle qu'il n'est pas possible