liberte
On a tendance à penser qu’on est d’autant plus libre que l’on fait tout ce qu’on désire. Or, comme on ne pense pas que l’on choisit ce qu’on désire, on est conduit alors à faire résider la liberté dans ce qui nous est commun avec les animaux et les choses.
Aussi comme la liberté est plutôt dans le choix, la décision et que le désir semble nous déterminer, on pourrait penser que la liberté se définirait plutôt comme un pouvoir de refuser.
Toutefois, on peut être tout autant déterminé à refuser qu’à accepter.
On peut donc se demander s’il est possible, et comment, de définir la liberté comme un pouvoir de refuser.
On s’interrogera d’abord sur le refus de la pensée, puis sur le refus du désir et enfin sur la question de savoir si la liberté ne se définit pas plutôt de façon positive.
Penser, c’est remettre en causes les apparences, les préjugés. Un tel pouvoir consiste donc d’abord à refuser. Et c’est là le sens du doute. Non pas le doute qui survient après coup, mais le doute volontaire. Ainsi Descartes explique au début de la première de ses Méditations métaphysiques comment il a attendu d’avoir l’âge nécessaire pour tout remettre en cause et pour fonder les sciences. Certes, il partait du constat qu’il y avait en lui des erreurs. Mais tout le monde fait ce constat. Par contre, tout le monde ne refuse pas les préjugés ou les opinions même s’il en doute parfois.
Le doute méthodique, autrement dit, la décision de refuser toutes les opinions ou les connaissances, révèle la liberté comme pouvoir de refuser toutes les pensées, même celles qui semblent les plus assurées. En effet, c’est en usant de sa liberté que Descartes pourra rejeter certaines évidences, comme celle du monde ou du corps.
Si l’esprit n’avait ce pouvoir de refuser, il lui serait impossible de ne jamais rompre avec les préjugés. Ainsi, lorsque Platon présente dans l’allégorie de la Caverne du livre VII de La République des