Limites et mérite du fordisme
Dans la filiation du courant de la Régulation,certains comme Benjamin Coriat -dans un essai sur le taylorisme, le fordisme et la production de masse 6- mettent en doute les “généreux” arguments mis en avant par Henry Ford concernant la rémunération des ouvriers et vont même jusqu'à évoquer la « Fable de Ford » : En réalité, Ford n'aurait pas augmenté ses salariés -le fameux «Five dollars a day»- par humanisme mais pour combattre et réduire un turn-over de main-d'oeuvre trop important (les salariés étant épuisés par les contraintes inhérentes au travail posté). Pour lutter contre la fuite des ouvriers, qui fragilise les nouvelles formes d'organisation en ce qu'elles sont moins flexibles, Ford est contraint et forcé d'accroître les salaires. Cependant -comme il le reconnait lui-même dans ses mémoires- cette décision se révèle pertinente et très lucrative : Les salariés reçoivent effectivement des salaires plus élevés mais, en contrepartie d'une discipline et d'un attachement au poste, qui renforcent les gains de productivité dégagés par les ouvriers et ce, bien au-delà des augmentations de salaires octroyées ». Pour plus de détails voir « L'atelier et le chronomètre » 7.
Guy Debord écrit en 1967 dans La Société du spectacle, les conséquences du modèle fordiste ne sont pas seulement à analyser sur le seul plan de la production. C'est la Société toute entière qui s'en trouve modifiée : « Avec la révolution industrielle, la division manufacturière du travail et la production massive pour le marché mondial, la marchandise apparait