Littérature et engagement
L
’engagement de l’artiste , un sujet discuté et discutable, a fait coulé beaucoup d’encre depuis bien longtemps. A travers le rôle de l’écrivain dans son temps, nous discuterons l’engagement artistique.
André Brink auteur Sud Africain sous le régime de l’Apartheid définit la fonction de la littérature en ces mots : « Une croisade impitoyable contre l’hypocrisie, le mensonge et la dissimulation .» Ainsi ; l’auteur doit-il s’engager ? Sur quels terrains et à quel point ?. Afin répondre à cette question nous aborderons la corrélation de l’engagement de l’auteur avec son temps, la force de sa voix à travers les vagues de l’histoire, mais aussi la valeur et le poids de son silence.
Par la suite, nous analyserons les différentes modalités de l’engagement. Les multiples domaines ou l’artiste peut, ou doit s’engager. Enfin nous constaterons que l’engagement a ses limites, que la frontière entre engagement et compromission est mince.
L’histoire exige de l’attention. « Elle ne permet pas que l’on se désintéresse d’elle » disait Camus lors de la remise de son prix Nobel à Stockholm en 1957. Ce n’est pas en tant qu’artiste que l’écrivain s’engage mais en tant qu’homme. Tel un homme ayant une voix plus retentissante. Ce n’est pas pour la gloire ni pour le succès. C’est pour dénoncer les injustices subites à travers le monde, afin de parler pour ceux qui ne le peuvent pas. L’écrivain doit rester droit à travers les contorsions de l’histoire. André Brink formules ces idées qui sont aussi les siennes en utilisant le terme « croisade ». Nous pourrions penser que ce terme est malvenu qu’il donne une dimension religieuse à la mission de l’écrivain ; ce qui en soit ne concorde pas avec la définition de la littérature de l’écrivain Sud-Africain. Cependaant, une autre interprétation est possible. Le caractère sacré de cette expression pourrait ,justement, souligner l’obligation, le coté inaliénable de la mission de l’écrivain. Le fait que l’on ne peut