Léon l’africain : personnages
Hassan-al-Wazzan/Léon l’Africain
Le personnage principal apparait comme l’incarnation même de l’homme cosmopolite, et ce dès la préface : Moi, Hassan, fils de Mohamed le peseur, moi, Jean-Léon de Médicis, circoncis de la main d’un barbier et baptisé de la main d’un pape, on me nomme aujourd’hui l’Africain, mais d’Afrique ne suis, ni d’Europe, ni d’Arabie. On m’appelle aussi le Grenadin, le Fassi, le Zayyati, mais je ne viens d’aucun pays, d’aucune cité, d’aucune tribu. Je suis fils de la route, ma patrie est caravane, et ma vie la plus inattendue des traversées. (p. 9)
Cependant, ce cosmopolitisme est bien souvent provoqué par des évènements plutôt que volontaire. Il s’accompagne du statut d’apatride à partir de son départ de Grenade.
La conséquence de ce cosmopolitisme est la relativisation de nombreuses opinions et réalités par ce personnage : De ma longue retraite paysanne, pourtant émaillée de contemplations et de promenades silencieuses, j’ai émergé sans certitudes. Périssables, toutes les cités ; carnassiers, tous les empires ; insondable, la Providence. Seules me réconfortaient la crue du Nil, la ronde des astres et les naissances saisonnières des bufflons. (p. 271)
Léon l’Africain accorde beaucoup d’importance aux contacts humains. Il cherche à connaitre chaque personne qu’il rencontre, il est toujours particulièrement heureux de retrouver quelqu’un qu’il a côtoyé par le passé, et les différences culturelles et religieuses ne constituent en aucun cas un obstacle pour lui.
La valeur d’un homme constitue un questionnement récurrent pour Léon l’Africain. Il insiste sur le peu d’importance ont su par leur comportement irréprochable s’attirer le respect de la ville de Fès. Léon accorde une telle importance au plus haut point : « J’avais honte, j’avais mal. Je n’arrêtais pas de courir, les larmes le long des joues, les yeux presque
de la position sociale, au contraire des qualités morales. Ainsi, les portefaix (un