Madame bovary de flaubert – commentaire composé
1ere partie – chapitre 9 : « Dès le commencement de juillet…qui se perdait dans la campagne ». Pages 96 et 97 (folio)
Introduction
Dans la littérature et notamment dans celle du XIXe siècle, les personnages en proie au « mal de vivre » sont nombreux. Dans cet extrait du chapitre 9 de la première partie d’Emma Bovary, célèbre roman de Flaubert, l’héroïne qui avait déjà connu le désenchantement dès le début de son mariage mais qui « a touché son rêve » au cours du bal à la Vaubyessard retombe dans un état d’abattement encore plus grand.
Ainsi ce passage est-il placé sous le signe de l’enfermement, la monotonie et l’inertie mais il est aussi révélateur de l’art de Flaubert qui refuse de se plier aux conventions du genre romanesque.
I. Une héroïne en proie au mal de vivre.
1) Enfermement
A la suite d’une déception, Emma voit de nouveau son univers se réduire. Elle n’a de cesse tout d’abord de revivre ce moment éblouissant du bal à la Vaubyessard où rêve et réalité pour elle s’étaient rejoints. Le premier paragraphe s’ouvre et s’achève sur une indication temporelle : « Dès le commencement de juillet » « tout septembre s’écoula ». Trois mois sont donc évoqués en six lignes. Emma a occulté tous les autres faits ayant pu se dérouler pendant cette période. Cette attente obsessionnelle d’un fait d’ailleurs incertain : « peut-être » révélée par un geste « elle compta sur ses doigts » est déçue. La deuxième phrase beaucoup plus brève introduite pas le « mais » d’opposition enlève à Emma tout espoir et celle-ci mesure à nouveau l’abîme séparant la vie rêvée de la vie vécue et voit se fermer pour toujours la porte d’un monde romanesque : « Mais pour elle, rien n’arrivait ; puisqu’elle ne pourrait jamais » « l’avenir était un corridor tout noir et qui avait au fond sa porte bien fermée » La métaphore du corridor est renforcée par la relative et les deux superlatifs absolus : « tout noir », « bien fermée ». Tout