Son grand-père maternel, Tomás Ortega, ancien champion de pelote basque, était un communiste espagnol qui a fui Franco avec sa famille. Ce grand-père sera pour Manu Chao[1] une référence d'engagement. En effet, il combattit lors de la Guerre civile espagnole en sabotant les liaisons téléphoniques des villes prêtes à tomber aux mains des franquistes. Recherché, il fuit avec le dernier bateau partant de Valence (Espagne) et se retrouve dans les camps de réfugiés. Sa femme et ses deux filles veulent le rejoindre. Elles fuient alors le Pays basque (Bilbao) par la France, connaissant les camps d'hébergements à leur tour. La famille fuira ensuite en Algérie pendant 10 ans avant de venir s'installer en Région parisienne. Tomás ne souhaitera jamais revenir en Espagne même après la mort de Franco, n'ayant pas confiance. Manu Chao déclarera que « Quand j’étais petit, mon grand-père me racontait toute cette période en long et en large, la guerre civile, son départ d'Espagne, l'Algérie. Maintenant, il est parti. C’est quelqu’un d’important dans ma vie. Un mec honnête qui a défendu ses idées jusqu’au bout »[2].
Du côté paternel, on comprend mieux le lien de Manu Chao avec l'Amérique Latine. En effet, à la fin du XIXe siècle, Dolores, la grand-mère de Ramón Chao (père de Manu Chao) fuit Vilalba (petite ville de Galice) pour Cuba en raison d'un mariage gâché par les coups que lui portait son mari alcoolique, Nazario. À Cuba, Dolores travaille comme servante dans la maison de García Kolhy, chef de la police locale. Puis, Nazario, le mari, débarque de Galice afin de récupérer sa femme. On le retrouvera pourtant un peu plus tard assassiné dans un coin du vieux Havane, une balle dans la tête. Quelques mois après, selon les recherches de Ramon Chao, elle tomba enceinte de ce García Kolhy, abusant de son droit de cuissage[3] et retourna en Galice pour élever le père de Ramon Chao[4]. Celui-ci, violent et tyrannique à son tour[5], voyagera longuement à Cuba et reviendra avec une idée