Marie elisabeth
Les poètes de cour célébrèrent la naissance de Marie-Élisabeth de France ; Ronsard et Baïf firent l’éloge de sa lignée [2] ; un disciple de Ronsard, écrivit un Hymne sur la naissance de Madame de France, fille du roy très-chrétien Charles IX, dédié à Jacques Fouyn, prieur et seigneur d’Argenteuil, signé J. S. P., publié à Lyon par Benoist Rigaud, en 1572 et à Paris chez Mathurin Martin, la même année ; l’auteur y convoque le chœur des poètes : le grand Terpandre (Ronsard), Belleau, l’Auratus (Dorat), François de Belleforest dit le poète de Comminges, Jacques Gohory, d’Amboise, et imagine une rencontre des dieux de l’Olympe sur les bords de la Seine, pour doter de toutes les qualités divines et humaines l’enfant dont on attend la naissance ; la scène a lieu en automne, avant l’accouchement de la reine :
C’estoit au temps où la belle ramée
Se depouilloit du manteau verdissant.
Mais les renseignements donnés par la correspondance diplomatique échangée entre le roi, la reine mère et Bertrand de Salignac de La Mothe Fénélon, ambassadeur de France en Angleterre, donnent à ce fade tableau les couleurs violentes de la réalité politique autant que physiologique. Le 29 janvier 1571, Charles IX envoyait à La Mothe Fénélon une lettre