Methode comparative en politique comparé
La science politique est une discipline des sciences sociales qui applique des méthodes scientifiques pour analyser et comprendre les phénomènes politiques[1]. Parmi ces branches, la politique comparée occupe une place prépondérante. Celle-ci consiste à appliquer la méthode comparative à l’analyse d’unités territoriales sur une base transnationale, le plus souvent, transrégionale parfois, afin de classer et de comprendre les phénomènes politiques. La méthode comparative elle, est définie par l’historien Marc Bloch comme « rechercher afin de les expliquer, les ressemblances et les dissemblances qu’offrent des séries de nature analogues, empruntées à des milieux sociaux différents »[2]. Alors, la comparaison s’impose comme une nécessité non seulement aux analystes du politique mais aussi aux décideurs. Les organisations d’intégration d’une part et la mondialisation de l’autre, imposent l’importation de modèles étrangers dans le domaine des politiques publiques, mais encore dans celui des législations ou du régime politique, voire bientôt, des systèmes juridiques. De ce fait, la comparaison a toujours été incontournable pour l’analyse des phénomènes politiques.
Elle procure aux chercheurs en science politique des outils nécessaires pour comprendre aussi bien les grandes questions sociologiques que les événements contemporains. Selon Bertrand Badie et Guy Hermet « la politique comparée n’est pas qu’un secteur de la science politique avec ses méthodes propres, ses objets d’analyses et ses auteurs de références. C’est également, et peut être surtout, un mode de questionnement de l’ensemble des phénomènes politiques »[3]. La comparaison structure alors les raisonnements de la vie quotidienne comme les catégories de pensée les plus ordinaires. Elle permet de poser des repères, et c’est en fonction de ces repères que l’action humaine peut se déployer plus aisément et poursuivre des objectifs avec une certaine clarté.