La Monarchie Administrative de Louis XIV Le 10 mars 1661 apparaît pour beaucoup d’historiens comme une révolution, allant même jusqu’à définir la prise de pouvoir de Louis XIV comme un « coup d’Etat » selon certains. Le jeune roi s’émancipe donc du tout puissant 1er ministre le lendemain de son décès et prend en main l’Etat. Commence alors la mise à l’écart des conseillers « naturels » décevant les successeurs de Mazarin même si l’organisation de l’Etat ne modifie pas le fondement des institutions, assurant ainsi une certaine continuité à la politique menée par Mazarin. Louis XIV a pour volonté de gouverner seul, par sa propre volonté, et donc d’être présent régulièrement aux réunions des conseils, de signer de sa propre main les ordres, les textes etc… Pour mener à bien sa politique d’indépendance, le roi se déleste d’un conseil élargi dans lequel de nombreux personnages y avait leurs droits d’entrés : le chancelier, les ministres, les maréchaux le remplaçant alors par un Conseil étroit. Durant les 24 premières années du règne personnel de louis XIV, l’administration voit son efficacité croître, allant de pair avec l’apogée de la monarchie. Il est donc intéressant de comprendre en quoi la modification de l’administration par Louis XIV est-elle innovante et originale ? Dans un 1er temps, il est nécessaire de s’attarder sur l’organisation du gouvernement central, puis par la suite, d’étudier d’autres régulations qui sont-elles aussi centralisatrices, afin d’aborder les apports et les réalisations de cette nouvelle administration.

Les rouages de l’Etat absolutistes sont donc centrés principalement autour du conseil du roi, mais aussi autour de collaborateurs fidèles en qui le roi accorde une grande confiance. Après la suppression du conseil élargi, Louis XIV, alors âgé de 22ans, constitue le conseil du roi, principal organe de l’Etat, qui sera divisé en 5 « sous-conseils ». Parmi ces 5 conseils, 3 ont une vocation gouvernementale. Le conseil de l’Etat,