Mondialisation
L'idée selon laquelle l'échange pourrait être inégal est largement répandue. Or elle est fausse, radicalement et définitivement fausse. Il est en effet un principe universel, à savoir qu'un échange libre est profitable aux deux partenaires (sinon, bien sûr, ils ne le décideraient pas). Et ce principe est évidemment valable que les partenaires soient situés sur le même territoire national ou sur des territoires nationaux différents. Car il ne faut pas oublier que les pays n'échangent pas, pas plus qu'ils ne pensent ou agissent. Seuls les individus échangent, soit isolément, soit en coopérant au sein de structures entrepreneuriales. Étant universel, le principe selon lequel l'échange est nécessairement bénéfique pour tous les échangistes ne peut pas souffrir d'exception.
Pourtant, dira-t-on peut-être, si un gouvernement supprime les barrières douanières qui protégeaient certains des producteurs de son pays, ces derniers souffrent bien de la concurrence accrue des producteurs étrangers au point qu'ils peuvent même être conduits à la faillite. En ce sens, la libéralisation des échanges appauvrirait ces producteurs et donc leurs pays. Mais il faut en réalité renverser le raisonnement: la protection dont ces producteurs bénéficiaient auparavant n'était rien d'autre qu'un ensemble de privilèges obtenus par la contrainte étatique. Les gains indus qu'ils recevaient ainsi se faisaient aux dépens des consommateurs nationaux, obligés de payer plus cher pour leurs achats, ou des producteurs étrangers empêchés de vendre dans le pays protectionniste.
Or personne ne peut valablement légitimer que certains se voient ainsi attribuer des droits sur autrui: le protectionnisme apporte des gains à certains (généralement ceux qui sont les plus proches du pouvoir politique), mais il crée des victimes (généralement les moins organisés politiquement et les plus pauvres). La libéralisation des échanges ne fait que restaurer les droits