Montaigne, Les Essais
Plan :
I. Analyse contextuelle
II. Analyse thématique
III. Analyse formelle
I. Analyse contextuelle
Contexte historique de la composition
16ème siècle : influence croissante de la morale antique redécouverte par les humanistes (Erasme, Budé, Vives). On tente de la réhabiliter tout en la subordonnant à la morale biblique. Pb : la morale chrétienne repose sur l’autorité divine alors que les morales antiques reposent sur la raison humaine, imparfaite et mouvante.
Comme on relit beaucoup les Anciens il y a peu de productions littéraires nouvelles, la principale activité étant la glose (commentaire érudit) des maximes antiques. Les Œuvres morales de Plutarque nouvellement traduites sont très en vogue : grande influence sur les Essais en matière d’inverstigation morale et biographique.
Cette tendance se retrouvera dans les Essais. Ils s’inscrivent d’abord dans cette tradition de commentaire avant de faire peu à peu une place fondamentale à l’introspection et au jugement personnel, ce qui fait leur originalité.
La rédaction
1574-1579 : vers l’affirmation du Moi
Au début Montaigne s’écarte très peu de ses modèles : citations et exemples abondent tandis que les confidences personnelles sont totalement absentes. Dans ce cas, on appelle « librairie de l’auteur » la somme des exemples érudits convoqués dans le texte. Ce qui intéresse Montaigne : savoir comment bien vivre et bien mourir. Il emprunte à la fois aux stoïciens (Sénèque) et à Epicure. Il admire les images d’élévation de l’homme que propose le stoïcisme mais n’en applique pas les austères principes. Plus tard il se détachera un peu de ses modèles au profit d’une morale plus personnelle.
Il en vient peu à peu à se prendre comme sujet. 1580 : « c’est moi que je peins » (Avis au lecteur).
La rupture de 1588
L’édition de 1588 consacre les Essais comme le livre le plus personnel qu’on ait écrit jusque-là, et connaît un succès rapide. Les éditions suivantes