Montesquieu
L'Esprit des lois paraît sans nom d'auteur, après vingt ans de travail, à Genève, vers la fin octobre, début novembre 1748, grâce à l'aide financière de Mme de Tencin qui achète également la plupart des exemplaires pour les donner à ses amis. Cette dernière se chargera ensuite de la publication des Errata de cette première édition très fautive et amputée (500 exemplaires qui sont distribués gratuitement avec les volumes non encore vendus), de la réédition chez Barrillot en 1749 puis finalement, avec l'aide de de Boze, de celle de Paris la même année, chez Huart, revue et corrigée par l'auteur.4 Signe du succès de cet ouvrage, de nombreuses éditions pirates virent le jour la même année.
A la parution de l'ouvrage, Montesquieu est l'objet des plus vives critiques de la part de conservateurs5 et d'ecclésiastiques. Des louanges sont émises par les encyclopédistes comme D'Alembert, fils naturel de Mme de Tencin, qui lui écrira un éloge. Certains encyclopédistes lui reprochent toutefois une certaine forme de conservatisme (Montesquieu était favorable à l'aristocratie). On lui reproche aussi son déterminisme dans sa théorie des climats. Montesquieu répondra à toutes ces critiques par Défense de l'esprit des lois, publié en 1750.
Certains lisent dans L'Esprit des lois la